La thérapie comportementale et cognitive a un long passé et une courte histoire. Historiquement, on peut retrouver des méthodes autrefois utilisées, en particulier au XIXe siècle, quand la psychothérapie a commencé à se développer. Pierre Janet, une grande figure de la psychologie française est à l’origine de la psychologie comportementale.
En 1953, l’expression «Behavior therapy» est apparue pour la première fois dans un article cosigné par Skinner, puis en 1960 comme le titre d’un ouvrage. Pour les psychiatres TCC, cette expression a d’emblée désigné des processus psychothérapeutiques qui s’appuient sur la démarche scientifique. La spécificité de la thérapie comportementale et cognitive réside dans le souci de scientificité. Dans les années 1970, la thérapie cognitive et le courant des thérapies comportementales ont fusionné. Bon nombre de thérapeutes ont alors adopté l’expression «thérapies cognitivo comportementale» (TCC). A contrario d’autres psychothérapies, les TCC n’ont pas de véritable père fondateur dont les écrits servent d’arguments pour définir la doctrine et la pratique. Très peu de comportementalistes se réfèrent aujourd’hui à l’œuvre des grands précurseurs de la psychologie comportementale. Les psychologues et psychiatre TCC se situent dans une perspective scientifique. Leurs techniques de travail utilisent des applications de la psychologie scientifique, tout comme les procédures médicales sont des applications des sciences biomédicales. Par conséquent, il en résulte une grande diversité de pratiques et de conceptions théoriques. Les comportementalistes reconnus par les associations officielles ont bénéficié d’une base commune d’informations, mais ils sont loin de pratiquer de la même manière les techniques de thérapie comportementale et cognitive. La situation est comparable à celle de la médecine : tous les médecins ont de connaissances scientifiques communes, mais ils sont loin de soigner de manière identique. Malgré leur formation médicale et scientifique, ils utilisent des procédures non validées scientifiquement. Le recours à une thérapie comportementale et cognitive doit permettre au patient souffrant d’un trouble du comportement se libérer de réactions bien ancrées comme des pensées anxieuses, des compulsions… Mais, il ne pourra pas se contenter de parler et de recevoir des interprétations du psychiatre TCC pendant une ou deux heures par semaine. Il devra effectuer au cours de sa vie quotidienne, des «tâches thérapeutiques», c’est-à-dire des observations méthodiques et des essais de nouveaux comportements pour vaincre son trouble du comportement. Les TCC ne sont pas des tours de magie, mais des procédures de changement comportemental qui, comme beaucoup d’autres apprentissages exigent un engagement et des efforts bien ciblés.
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Pour en savoir plus :
therapie-comportementale-cognitive.com/ http://www.ipubli.inserm.fr/